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1 octobre 2007

La Nostalgie Camarade ?

Il va falloir s'y faire, c'est notre tour (je parle des gensses de my ge-ge-generation) de tomber dans la période nostalgique. Entre ici nostalgie eighties et ton terrible cortège, ces groupes de rock qui se reforment sans rien proposer de nouveau et un tant soit peu palpitant. Avec tous les avides de la pompe à fric prompts à nous rebalancer des "compils", "best of" et autres "meilleurs moments de" Desireless et autres Partenaires Particuliers (au s'cour !). C'est la marche funèbre des années '80, des vestes à épaulettes, des coupes à brushing, et des éternels retours de Prince, Police et autres Genesisseries... Pour les autres, les plus "branchés" comme on disait à l'époque c'est un film sur Joy Division, la réhabilition des synthés Korg et Roland par l'électro d'aujourd'hui, la résurrection des momies de chez Cure et autres terrifiantes innovations que réserve le passage obligé par la case nostalgie.

La nostalgie des années '80, c'était bien... mais uniquement dans les années '80.

Pourtant, tout ne sera peut être pas à jeter dans ce retour vers un futur au passé antérieur.
On trouvera quand même quelques rares occasions de voir, entendre ou lire des choses qui ne seront pas uniquement branchées sur le son du tiroir-caisse.
Et heureusement !
Y a eu un beau livre collectif par et sur tout ceux qui ont fait l'aventure de Métal Hurlant et des Humanoïdes Associées il y a un an (merci encore à la bloggeuse qui me l'a offert). Et cette fois-ci c'est Florence Cestac qui s'y colle, dans un Bd en solo sur les éditions Futuropolis.
Ces deux éditeurs ont disparu aujourd'hui, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils auront permis à la BD de changer de dimension, en publiant des auteurs nouveaux, en mélangeant graphisme contemporain, science-fiction, érotisme... qui à l'époque (ah oué, les années 80, on peut dire à l'époque maintenant) peinait à trouver une nouvelle place, et à sortir des années 70 initiées par Pilote et quelques autres.

Florence Cestac a participé à toute l'aventure Futuropolis depuis le début. Elle raconte tout ça, avec beaucoup de tendresse et de dérision. Les personnages de l'époque (Robial, Tardi, Robert Roquemartine et pleins d'autres), la librairie Futuro dans le 15ème, les galères et succès sont croqués comme autant de madeleines par celle qui était là, du début à la fin.
Pour moi, Futuropolis c'était une sorte de nec plus ultra de la Bd. Surtout parce qu'il faisait de beaux livres.
La collection 30x40 consacrée à un seul auteur (Tardi, Swarte...).
La collection Copyright qui exhumait les trésors de la Bd d'antan (Superman, Mandrake le Magicien, Popeye...), dont les originaux étaient l'objet de tractations furieuses entre collectionneurs obsessionnels.
Le truc des éditions Futuro, c'était souvent de faire des livres luxueux, aux dimensions étranges, qui ne rentraient jamais dans une bibliothèque. Trop long, trop carrés, trop couteux, trop fragiles, trop ceci ou trop cela. Déjà que les prix prohibitifs de ces objets voulus aussi beaux que leur contenu faisaient que le plus souvent je me contentais de baver (slurp, slurp) dessus dans les librairies. Mais les rares fois ou je pouvais enfin en ramener un, impossible de le ranger avec les autres Bd une fois lu et relu.
Les Futuro (comme on les appelait) se débrouillaient pour être à part de toute façon, de ne surtout pas être confondu avec de la vulgaire "Bd" et leur saletés de beaux livres en étaient la preuve.

Après le succès, comme "Métal", est venue la désillusion puis la disparition. Les sirènes de la télé ont permis aux Dionnet, Manoeuvre et autres Robial de réaliser leurs rêves : faire sortir la Bd de son carcan "p'tits Mickeys sympa mais bon... y a des choses sérieuses dans la vie". Et pour eux, de devenir quelqu'un. Ils s'y sont plus ou moins brûlés les ailes.
Dionnet et Manoeuvres ont populariser la Bd avec l'Impeccable aux Enfants du Rock.
Etienne Robial, le graphiste démiurge a fait l'habillage visuel de Canal+ et de beaucoup d'autres.

Florence Cestac a continué à dessiner ses "Gros Nez", d'un ton toujours léger et attachant.
Elle rend hommage à ses premières amours dans ce livre, sans que ça ne sente jamais la naphtaline.
si vous ne connaissez pas les années 80, lisez la grande et la petite histoire de Futuropolis, au moins vous passerez un vraiment bon moment. Ce qui compte, nostalgie ou pas, c'est le talent.

futuropolis

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Commentaires
L
> Gilles Aitte<br /> Effectivement, tu vas loin dans la fan-attitude !<br /> :-)<br /> Je crois que le démon de midi a été créé au théâtre également (avec Michelle Bernier). Je me suis abstenu... Comme tu le dis, y a des limites au supportable.<br /> :-)
G
Fan depuis toujours de la dame et des éditions ! A tel point que j'avais presque envie de voir le film tiré du démon de midi. Presque, il y a des limites au supportable (passées déjà en visionnant l'enquête corse, alors une fois par décennie, c'est bien assez pour ce genre de bouses...)
L
> Fauvette.<br /> Il faut imaginer que dans quelques années, on aura droit à la reformation des 1ers boys band !<br /> Boudiou de boudiou !!!<br /> <br /> > Samantdi.<br /> Florence Cestac est l'une des fondatrices de Futuropolis. Parmi cette bande de puristes de la Bd, elle y a insufflé un univers rigolard et cartoonesque que tu peux visiter ici :<br /> http://www.cestac.com/<br />
S
Mais qui c'est, cette Florence Cestac ?<br /> <br /> (je suis inculte en bédé, c'est taffreux)
F
Je n'ai pas la nostalgie des années 80, mais j'aime bien Florence Cestac.<br /> <br /> Et tu as raison ces groupes qui se reforment, juste pour le tiroir caisse, c'est attristant.
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