Vous Je Sais Pas Mais Moi...
Vous je sais pas mais moi quand la période de l'after -ête de fin d'année, d'habitude je ne suis plus bon à rien. Et pour m'achever, rien de mieux que la galette des rois.
D'abord il faut en passer par les invitations de repas réveillonesques ou les uns et les autres se croient -pour tenir le rang de toute bonne famille Noëllisée - qu'il faut absolument en passer par la gavage au foie gras, aux huitres, au saumon fumée, à la dinde aux marrons, au chapon farci, au plateau de gigafromages (un disque dur au lait fermenté de 1 teraoctet de calories), sans oublier la traditionnelle bûche.
Déjà qu'après l'apéro accompagné de sa foultitude de canapés, on a plus faim avant deux ou trois bonnes heures.
A peine le temps de s'en remettre, que la semaine suivante ça recommence avec le nouvel an !
Et enfin, l'estocade est portée avec la galette des rois.
Qui a inventé la galette des rois ? Un mutant de Maïté ? Le service marketing de Weight Watchers ?
J'ai beau avoir plutôt bon appétit, la simple vue de l'arrivée de cette pate frangipanée provoque des soubresauts intestinaux. J'ai l'impression que mon estomac tente de se désolidariser de mon corps pour prendre la fuite. Le service hotline neuronique émet une série de messages impératifs, façon Panoramix à Obélix : "Non tu n'en auras pas, c'est comme si tu étais tombé dedans quand tu étais petit". Mes jambes flageolent et se dérobent sous moi. Mes yeux se bordent de cernes verdâtres. Dans un coin de cerveau j'entend les ricanements avides du pharmacien.
Et pourtant elle arrive quand même la galette.
Rien que l'odeur quand elle sort du micro onde pour la réchauffer...beuheuheu... enfin bon... rien que l'odeur. C'est pas que j'aime vraiment pas ça. Mais là, franchement, ça tourne à la terreur patissière, à la guerre gastronomique, à la destruction massive par la goinfrerie.
J'aime bien manger, mais pas me suicider par voie stomacale pour respecter des traditions inventées par les marchands de bouffe.
Mais bon.
Il faut faire bonne figure... Juste une petite part, merci !... Il en reste (il enreste toujours de cette saleté) qui en reprend ???... pas moiiii... Et la fève qui a la fève !
A cette grande tradition de la fève !!!
Désormais, les boulangers pour faire toujours plus authentiques, se croient obligés de nous coller des menhirs multicolores en céramique dans les galettes des rois. Vraiment n'importe quoi ! Ca fait riche il paraît, comme si la frangipane ne suffisait pas à enrichir mon futur cholestérol (un investissement pour l'avenir) ! Mais moi, j'aimais bien les petites fèves blanches et plates de mon enfance. Elles étaient toutes mimi, et si par hasard on croquait dedans, on ne s'y pêtait pas une dent. On pouvait même l'avaler sans avoir l'impression d'avoir gobé un semi-remorque.
Et pi après, il faut choisir sa reine (ou son roi, mais moi je fais partie de ceux qui ont à choisir les filles). Tout petit, c'est trop fastoche, c'est not' manman préférée, et pas cet espèce de rogaton qui est sois-disant notre petite soeur. Quelques années plus tard on est prêt à quelques concessions diplomatiques remarquez.
Le pire, c'est la galette du bureau !
Je sais pas pourquoi, mais les entreprises ont adopté la galette. Ca doit être ce qui coûte le moins cher !
Non seulement il faut manger une galette toute pourrite en faisant semblant d'écouter le discours du chef. Non seulement il faut à tout prix éviter la fève pour ne pas être le sujet des moqueries traditionnelles. Non seulement, la reine choisie génère jalousies et commentaires fielleux... Tout ça ce n'est rien...
Rien à côté de cette foutue tradition qui veut que celui qui a trouvé la fève, achète une autre galette pour les jours suivants et ainsi de suite pendant au moins trois semaines. Encore et toujours de la galette, pendant trois semaines. J'eeeeen peeeeux pluuus moiiii.
Arrêtez la galette, pitié, arrêtez.
Si les martiens débarquent un jour de galette, il suffira de les inviter pour les faire décamper chez eux fissa. Pas la peine de sortir l'arsenal nucléaire. Une bonne rafale de frangipane entre leurs 68 dents et leurs 3 langues et le tour est joué.
Bon...
Je vous laisse.
C'est l'heure de la galette du bureau maintenant.
:-(
Heureusement, j'ai pris mon lundi pour m'en remettre.
Alors bon week end et bonne galette !