Hotel Bangkokornia

L'hôtel dans son genre (je précise "dans son genre") est magnifique.

"Magnifique" parce que c'est le modèle luxe pour voyageur de commerce international et qu'en Thaïlande de ce côté là on ne fait pas les choses à moitié. Allez faire croire maintenant, à vos collègues restés sur place que vous êtes là pour travailler : cinq restos, 4 bars, une piscine maousse, des palmiers et de la verdure en veux tu en voilà, une navette bateau privée qui vous emmène sur la Seine locale (la Chaoh Praya) jusqu'à la station de métro là-bas, des canapés moelleux, plus de personnel qu'il n'en faut, une petite fleur de jasmin posée tous les soirs sur votre oreiller, etc, etc...

"Dans son genre" aussi parce que dans ces grandes chaines hôtelières internationales on soigne le décor, mais il y a un truc étonnant une fois que vous êtes dans votre chambre !
Elles sont toutes pareilles à travers le monde : entrée, salle de bains d'un côté, placard de l'autre, grand lit avec en face l'inévitable télé sur le non moins inévitable mini-bar, un bureau au bout... La disposition et le volume ont dû faire l'objet de recherches marketing poussées, et un standard est né : l'executive single room. Disponible dans le monde entier.

Extérieurement vous êtes à Bangkok, mais intérieurement vous pourriez être à Singapour, Berlin, Paris ou n'importe ou ailleurs. De manière tout aussi internationale, pour toutes ces latitudes la clim' est à fond. De quoi vous filer la crève direct.
J'ouvre grand la porte fenêtre. En tant que gentil G.O. de cette conférence j'ai eu droit à une chambre avec jolie vue sur la piscine et plus loin sur la rivière. La chaleur humide s'engouffre et m'enveloppe. Je préfère encore ça. J'en profite pour aller sur le balcon et profiter de la vue.
Bangkok est une de ces villes d'Asie du Sud Est qui n'en finit pas de monter en graine. Il y a peu de chance qu'un de ses habitants d'il y a 10 ans la reconnaisse telle quelle aujourd'hui. Les immeubles et les nouveaux quartiers poussent à toute vitesse, l'accroissement de la population, des embouteillages, de la pollution et du bruit est tout aussi exponentiel.

La particularité de Bangkok est sa situation quasi lacustre. Il y a également de nombreuses nappes d'eau souterraines qui interdisent tout recours aux voies souterraines.

Du coup tout pousse vers le haut et s'empile : les immeubles, les voies rapides, les voies express, le métro. Le tout dans un urbanisme assez anarchique qu'on devine plus motivé par les soucis spéculatifs que par un quelconque projet d'habitat.

Les gratte ciels se multiplient, obligeant à creuser des piliers de fondations immenses avant qu'ils ne trouvent un sol suffisement stable. Un des scandales actuels tient aux menaces immobilières qui pèsent sur le cimetière Catholique de Bangkok, placé dans une zone très lucrative qui fait loucher d'envie les investisseurs en béton. Ca ressemble aux années 50-60 en France et ses programmes immobiliers. Il y a encore 10 ans trouver un logement "aux normes" à Bangkok était une aventure. Aujourd'hui d'immenses bannières accrochées aux flancs des immeubles et d'immenses pubs dans les journaux vous proposent des apparts digne de ces hotels VIP. En bas dans la rue, ils se mélangent (mais de moins en moins) avec des vieilles bicoques plus traditionnelles sorties d'un univers de Deschiens Asiatiques.

A propos de pubs, les Thaïlandais sont friands de ces immenses panneaux montés sur structure métallique, éclairés la nuit. Si bien éclairés d'ailleurs que les bicoques qui sont en dessous à mon avis ne voient jamais le jour se coucher grâce à Heineken, Siemens, la Singha Beer ou je ne sais quoi.
Il paraît qu'il y a quelques années, ces immenses machins avaient tendance à s'écrouler en cas de tempête un peu forte. Vaut mieux pas être en dessous.

J'admire le paysage pendant qu'en dessous il y en a qui se prélassent dans la piscine. J'ai amené mon maillot de bain à tout hasard. Je ne sais pas encore que je n'aurais pas le temps de l'utiliser une seule fois.
Bon aller hop, une douche maintenant.
Ensuite je dois rejoindre les 2 autres pour le rituel du "My Boss Bangkok Tour".

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Une rubrique à part.

Quelques exemples de "racaille" à dénoncer à notre Ministre de l'Intérieur.

Comments

[LaVitaNuda]

> Gilda.
Quel dommage. C'est chouette de voyager, ne serait ce que pour ce petit plaisir particulier qu'on ressent en rentrant chez soi !
:-)

> Vroumette.
Ne t'inquiètes pas, Kevin et Kevinette vont bientôt arriver.

[Vroumette]

J'aime beaucoup ta rubrique "Racaille". Une façon délicate de remettre les choses à leur place.

Bon, deuxième récit plus drôle que le premier, mais j'attends l'arrivée de Kévin et Kévinette.

[gilda]

ma vie ne veut pas me laisser voyager ou si peu
(et quand bien même ça pourrait, j'ai déjà un paquet d'autres destinations prioritaires (en gros celles ou je connais des gens que j'aime bien et que je vois jamais parce qu'ils sont trop loin + la Toscane où hélas je ne connais personne))

entre temps j'ai lu ta suite, et donc compris le "2 autres" :-) !

[LaVitaNuda]

> Gilda.
Alors petite précision : les 2 autres, c'est V. et Boss qui ont fait le voyage en même temps que moi.
Et pourquoi t'iras jamais d'abord ?

[gilda]

pas bien compris "les 2 autres", à part ça, beau reportage : on s'y voit
comme je n'irai probablement jamais, j'apprécie d'autant mieux ce partage.

Tu te fâches si on t'en souhaite d'autres (de voyages comme celui-là) juste pour le plaisir de te lire après ?