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21 juillet 2005

La Femme d'A Côté.

Je voulais terminer cette série Truffaut avec ce film là, parce qu'il me tient particulièrement à coeur. Mais finalement ce n'est pas si nécessaire d'en raconter les raisons.

Ceux qui s'y intéressent savent à quel point le cinéma de Truffaut trouve ses racines dans l'histoire tourmentée de son enfance.

C'est après "Baiser Volés" que François Truffaut entreprit de rechercher l'identité de son vrai père (né de père inconnu, il porte le nom de Roland Truffaut, qui épousa sa mère 20 mois après sa naissance et lui donna son nom en même temps). Il s'adressa pour cela à Albert Duchenne, son conseiller technique qui s'acquitta de sa mission confidentielle.
François Truffaut se retrouva donc, en Septembre 1968, à Belfort, à quelques mètres de son père biologique. François Truffaut ne franchit pas les derniers mètres et repartit sans rencontrer son "vrai" père.
Peut être eu t'il peur de faire irruption dans la vie de ce père la ?

Ou peut être s'est il dit qu'il n'était plus nécessaire, pour lui, -finalement- de franchir ces derniers mètres. Comme si au dernier moment, il tournait le dos après avoir fait tous les efforts possibles pour retrouver une place dans sa famille dont il se sentait exclu et délaissé, dans la société à laquelle il se sentait rebelle, et donc réintégrer une place pour lui-même également.
Peut être avait il compris autre chose ?
Peut être avait il saisi que ce qui le consituait vraiment tenait justement à ce manque. Que ce qui l'avait fabriqué c'était ce manque d'appartenance, le fait de se sentir exclu et différent, jamais totalement accepté. Et que c'était de ce manque qu'il se nourrissait, et alimentait son cinéma, qu'il se donnait à lui-même sa propre consistence, sa propre existence, par dessus ce qu'il devait pourtant payer pour cela.

François Truffaut ne rencontra jamais son vrai père, à la place il continua à faire des films. Il continua à supporter et à assumer son sentiment d'être marginal et proscrit plutôt que civilisé et reconnu. En quelque sorte il renonça à devenir quelqu'un de "normal" ou de "raisonnable". Il préféra porter ce qu'il était, et l'exprimer dans ses films pour transformer et soulager à la fois sa vie. Ou plutôt tout simplement pour pouvoir la vivre.

Le soir ou François Truffaut renonça à renconter son père, à la place il alla au cinéma voir La Ruée vers l'Or de Chaplin.

truffaut

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Commentaires
C
Oui, "la ruée vers l'or", un père adoptif magnifique !
L
> Richard.<br /> Injuste ? Pourquoi injuste !<br /> Des opinions et des engagement de truffaut on sait peu de choses en effet. C'était quelqu'un qui préferait parler des sentiments humains que des opinions (ce qui ne veut pas dire qu'il n'en avait pas).<br /> De son époque de critique cinéma, on sait qu'il était incisif et parfois excessif (lui-même l'a reconnu plus tard) par rapport au cinéma traditionnel de son temps.<br /> Politiquement on sait qu'il était contre la colonisation et a défendu les appels à la désertion, mais c'était essentiellement par rapport aux appelés.<br /> Je le vois surtout comme une sorte d'irréductible individualiste, à l'enfance et l'adolescence rebelle, et en ayant gardé un sens assez farouche de l'indépendance.<br /> Alors Truffaut bourgeois ?<br /> Au fond je ne crois pas.
R
mais je te trouve un poil injuste avec Truffaut.<br /> on connait d'ailleurs très mal son engagement <br /> politique pour la simple raison que c'était un<br /> homme très timide.<br /> il est vrai que Truffaut vivait rive Droite, mais<br /> je me refuse à classer sa filmographie dans la<br /> catégorie bourgeoise.<br /> comme l'écrivait si bien Milos Forman: "si l'on<br /> compare les 400 coups et Adèle H, le dernier<br /> métro et l'enfant sauvage ou la nuit Américaine<br /> on s'aperçoit qu'il a fait des films très<br /> différents mais tous ont en commun une chose:<br /> la chaleur"<br /> sur les 400 coups: " c'était la première fois<br /> que la méthode du cinéma vérité était controlée<br /> par l'art, et pas le contraire....<br /> ce qui était remarquable chez François, c'est qu'on sentait le développement de son ame, de son esprit, de son coeur, de sa personne plutot<br /> que l'ascension du monde du cinéma autour de lui.<br /> il a grandi comme un individu très fort..."
R
Je passe régulièrement devant les courts de tennis de Corenc, où furent tournées quelques scènes de la Femme d'à côté (qques km à vol d'oiseau de chez moi) - et je me dis parfois que le cinéma de Truffaut (attention, ce n'est pas une critique) reste assez bourgeois, malgré les idées politiques du metteur en scène. A moins qu'il ne dépeigne la faillite morale de cette catégorie sociale (à creuser). Corenc est la commune où le revenu moyen par habitant est le plus élevé en Isère :-)
A
J'ai un point de vue bipôlaire sur le sujet alors... je me tais !<br /> <br /> C'est vrai qu'elles me plaisent plus que les fresques Bollywoodiennes...
L a V i t a N u d a
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