Picorettes Et Sensations
Suis un peu en panne des sens. C'est pourtant grâce à eux que je picore le sujet de ma note du jour ! Et puis là, pouf, pouf
Je cale. Je cale sur mon petit démon qui est d'assez mauvaise humeur. Vous savez, un peu comme les mômes qu'on voit parfois faire un gros caprice. Les parents hésitent entre honte et châtiment corporel alors que tout rouge, il hurle et trépigne pour un kinder surprise de plus. Quand on est plus vieux, c'est mieux : on peut faire à la fois l'enfant et les parents dans la même personne.
Bref.
Me voilà étanche à mes sensations aujourd'hui.
Du coup, je traite par le mépris tous ces sujets pourtant passionnants hein !... qui me venaient à l'esprit : Pourquoi vote t'on pour un candidat à la présidentielle dont on sait qu'il ment sur son programme électoral, mais qu'on jette un Gaymard qui a menti sur son logement ? Pourquoi vend on les huîtres, les ufs mais pas les sardines à la douzaine ? Faut il élire une papesse car les femmes vivent plus longtemps que les hommes et la parité hein, la parité alors ? Pourquoi ma sur se plonge t'elle régulièrement dans des ennuis financiers sans fond ? Que se passerait il si notre vie se déroulait à l'envers, en naissant à 80 ans et en mourant à l'âge de 0 ans ? Est ce que tout le monde rêve d'un home cinéma depuis que les ouvreuses ne vendent plus d'esquimau dans les salles ? Etc
Mais aujourd'hui comment remplir ma mission de "super-chasseur d'idées toutes faites" (dixit Catz) ? Je lis tous ces blogs pleins de réflexions censées, sensibles, par des gens intelligents et sensibles eux aussi. Mais au dehors j'ai l'impression de n'entendre que le triomphe de la bêtise et la glorification de la nullité. Qu'est ce qu'il se passe entre les deux ? Ou se volatilise toute cette énergie ?
Est-ce que c'est l'époque qui veut ça ? Ou bien est ce qu'on est tous coinçés dans un double langage, occupé à critiquer ce à quoi pourtant nous participons bon mais plutôt mal gré- chaque jour ?
Alors j'ai de ces moments ou j'ai envie de fermer les yeux et les oreilles.
Juste pour un instant, comme il y a longtemps, prendre un coquillage, le porter contre mon oreille, éteindre le bruit du monde, fermer les écoutilles et ne plus entendre que le chant des vagues. Le phénomène tend à se répéter en ce moment, mais je n'ai que deux oreilles, deux yeux... cinq sens et l'intuition d'un possible sixième !
Et repicorer dans mes sensations.
Photo : Michel Cavalca.
Cette note est dédiée à Yann Paranthoën un sculpteur sur son, dont les inventions sonores ont parfois bercé mes nuits. Si vous voulez jetez y un il, euh
une oreille (même les deux) !