Bzzz Bzzz Bzzz
Aujourd'hui je me sens comme une mouche.
je pourrais évoquer mille et une (bon d'accord
mille moins une) choses, mais aucune n'a l'air de bien vouloir s'attarder longtemps dans mon esprit (es tu là ?) : une suite de ma note d'hier, un truc sur la recherche, un autre sur les sans-logis, sur l'émission de Rebecca Manzoni quand le vendredi elle reçoit des chroniqueurs de la presse Africaine, une autre sur
et puis au sujet de
et encore ça
Mais bzzz, bzzz, pas capable de me fixer, arrive pas à m'accrocher sur un sujet précis. J'ai la tête ailleurs sans doute ! Quelle semaine
Souvent mes idées de post partent d'un petit quelque chose autobiographique. Et c'est comme si je cherchais à en faire un peu autre chose.
Un peu comme ces auteurs de BD que je vous propose ces jours-ci. Toute une école qui part souvent de ses propres expériences pour raconter sa vie quotidienne (les carnets de bord de Lewis Trondheim), son roman familial personnel (Marjane Satrapi), sa nouvelle vie (Manu Larcenet), avec ses déboires (Julie Doucet), et ses propres interrogations (Jean Christophe Menu), jusqu'au mélange de sa vie intérieure et sa vie réelle (David B.), etc, etc
J'aime beaucoup ces nouveaux auteurs, et la façon dont ils arrivent à renouveler le genre. Un graphisme souvent intéressant et très personnel, des histoires conjuguées au singulier, un 'quotidien délirant' (comme celui de Miguel Angelo Prado). Ce qu'on a un peu réduit sous le terme de BD roman, comme on baptise hâtivement les blogs des journaux intimes électroniques.
Il y a beaucoup de variété dans cette (plus si) nouvelle BD.
Pourtant, au bout du compte, parfois tous ces petits riens, pourtant très attachants, qui révèlent et racontent bien plus et bien mieux qu'un discours sentencieux sur les grands thèmes éternels finissent par manquer de souffle, de lyrisme, de romantisme, d'aventure
Je me prends à vouloir relire mes Tintins ou les polars de Léo Malet dessinés par Jacques Tardi. Des histoires avec des intrigues, des personnages, des rebondissements, des surprises.
Comme des surprises à mettre dans ma vie aussi.
Mais lisez l'histoire de cette mouche par Lewis Trondheim Tordant (toute ressemblance avec une autre mouche réelle ou ficitve serait pure coïncidence fortuite, etc, etc ).
Lewis Trondheim passe son enfance à s'ennuyer, puis son adolescence à ne rien faire. Il commence à gribouiller des bandes dessinées vers 24 ans presque par hasard. Il improvise une bande dessinée de 500 pages pour se mettre en jambe, puis fait quelques albums dans son coin, pour rigoler.
En 1990, il publie son premier livre, Psychanalyse, aux Editions du Lézard , et co-fonde, en mars, l'Association, autour de JC Menu, avec Killoffer, Stanislas, Matt Konture, David B et Mokeit . L'objectif de cette association est "d'atteindre la pulpe d'une bande dessinée particulière et innovatrice, ce par le moyen du reproductible ou de tout autre moyen.
En 1992, l'Association comptait une centaine d'adhérents; elle en dépasse aujourd'hui largement les 1000.
En 1991, Lewis travaille en atelier avec d'autres dessinateurs, l'atelier Nawak. Expérience très interessante pour lui du travail en commun. Il retrouvera donc tous les jours pendant 3 ans Brigitte Findakly (coloriste, qui deviendra sa femme en 1993), Dominique Herody, Karim, Laurent Vicomte, Thierry Robin, puis Jean-Pierre Duffour, David B, JC Menu, Tronchet, etc. Les albums se suivent alors, publiés au Lézard, puis à l'Association, et Lewis commence alors ce qui sera un pan très important du mythe Trondheim: les Approximate Continuum Comics, aujourd'hui introuvables, mais qui furent réédités en 1995 sous la forme d'un recueil aux éditions Cornélius
etc...
Voir aussi : http://www.lewistrondheim.com