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24 novembre 2004

Responsable - Irresponsable

Je ne sais pas trop ou va m'emmener cette note, sinon qu'elle risque de partir peut-être un peu en live.

On voit beaucoup d'affaires en jugement ces temps-ci, des affaires graves, des meurtres en série, des viols, des pédophiles...
Il y en a presque tant, qu'à chaque nouvelle apparition d'une histoire dans ce genre là, on aurait presque l'impression de s'y habituer. De l'horreur ordinaire. Banalisée aussi par l'exploitation à un degré moindre que font désormais les médias des histoires des travers intimes des uns ou des autres. "Ca fait de l'audience tu vois !"
Depuis les témoignages à la "C'est Mon Choix" ou les pseudos débats de Delarue, jusqu'à tous ces livres de people en mal de reconnaissance qui répandent publiquement dans les rayons "Culture" des hypers le plus personnel et intime de leur vie, et si possible le plus glauque.
Rien qu'avec ça déjà, j'ai de quoi m'énerver pendant une centaine de notes.

Mais je reviens à mes moutons.

Dans le droit Français (et dans biens d'autres), les actes commis sous l'empire de la folie exonèrent leurs auteurs de poursuites pénales. Les criminels sont jugés irresponsables de leurs actes et ne peuvent être poursuivis. Ce n'est pas nouveau, on retrouve trace de tels jugements jusqu'au moyen-âge et peut être même avant.
Tout le monde peu comprendre cette notion. Comment condamner quelqu'un qui n'a même pas conscience de ce qu'il est, et de ce qu'il a fait.
Le temps et le progrès passant, il faut bien reconnaître aussi que les fous dangereux ne sont plus autant en libre circulation sur le pavé de la société "bien pensante" ou "pensante" tout court. Les types qui se prennent pour Hitler et veulent gazer au Sanex hypoallergénique leur voisins ou envahir la pologne du haut d'une trotinnette sont vite repérés, et emmenés dans l'asile le plus proche. Là on les soustrait à notre regard, et au leur à grand coups de psychotropes. Je sens que là aussi, j'ai de quoi faire une cinquantaine de notes.

Mais on n'arrête pas le progrès, surtout quand il déboule en rouleau compresseur, sponsorisé par Kinder Surprise avant les débats subtils de "Tout le Monde en Parle".

Désormais, il faut prendre en compte les "fous à temps partiel" si je puis dire. C'est à dire les gens animés de pulsions meurtrières, mais pas en permanence. Les gens qui savent qu'à un moment ils deviennent possédés d'une partie malade d'eux mêmes, mais ne peuvent pas y résister. Les moteurs de ce genre de perversions sont assez élaborés, mais ce serait au prix d'une cinquantaine de notes supplémentaires.

Bref toujours est il que finalement ces malades se font pincer.
Souvent tard, très tard, bien trop longtemps après que les faits aient été avérés à de multiples reprise mais... (encore une dizaine de notes !).
Ils plaident la folie, la pulsion meutrière, les sévices qu'ils ont eu même subis, le contexte... Tout ce que vous voudrez. Et c'est souvent vrai.
Si les examens concluent à l'existence de ces épisodes de folie furieuse, ils ne peuvent être condamnées, ni jugés responsables de leurs actes.

C'est là que moi je me pose une question.
Si ils sont estimés responsables ils sont alors coupables.
Si ils sont estimés irresponsables au moment de l'acte, alors ils ne peuvent être jugés et partent malgré tout (heureusement) vers l'asile le plus proche.
Notre système ne prévoit pas d'autres alternatives.

Pourtant moi je crois qu'il y a quelque chose à revoir du côté de la responsabilité.
Non seulement parce qu'il y a des victimes, et que le fait que la société en nommant les responsabilités, permet ainsi à celles-ci (si elles sont toujours de ce monde) et aussi à leur famille de pouvoir se dire qu'on leur a rendu justice (10 notes encore).
Mais aussi, parce que je crois que toute société civilisée doit se dire que les criminels, ceux qui sortent du système, doivent y retourner un jour (le jour ou cela sera possible), et qu'il faut donc préparer l'avenir pour eux comme pour nous.


Alors est ce qu'il ne faut pas aussi signifier à ces individus que par ailleurs on aurait pourtant bien envie de pendre à la branche la plus proche (10 notes), qu'ils sont responsables. Responsables parce que leur folie n'est que passagère, parce que pour eux aussi on peut espérer que si il y a une reconstruction possible, c'est à partir du fait que la société leur dise qu'ils sont responsables d'avoir franchi des limites intolérables, insupportables, et que pour revenir dans la communauté des hommes un sacré boulot les attend.

Au lieu de ça la notion d'irresponsabilité me paraît souvent n'être une sorte de panier à linge sale, dans lequel on envoit celui qui a commis l'irréparable vers l'oubli, la négation, le déni de ce qu'il est vraiment et de ce qu'il a fait ou est capable de faire.
Est ce que ce n'est pas pour ça que notre colère éclate, quand on apprend que 5 ans, 10 ans, 15 ans plus tard, le malade et pervers dangereux est sorti de son H.P. et a aussitôt récidivé ?


Pendant tout ce temps, il était placé sous notre responsabilité. Notre responsabilité de citoyen. Et qu'avons nous fait de ce temps. Rien, à part le déclarer irresponsable, y compris au nez et à la barbe de ses victimes à venir.

Au bout du compte, les irresponsables c'est nous aussi (1000 notes).

Le Lotus Bleu

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Commentaires
L
En attendant, bien sûr, l'enfermement reste une alternative qui protège ces malades d'eux même, et le reste de la population bien sûr.<br /> Là aussi l'absence de moyens conduit plus à des actions de gardiennage qu'à des actions de soins appropriées, pour ne pas dire nécessaires.<br /> J'ai eu l'occasion de visiter un HP de ce genre. A l'intérieur d'un asile, il y avait une prison-asile dans lequel sont enfermés les malades dangereux.<br /> Si on juge du degré de civilation d'un pays à la façon dont elle traite ses parias, je peux te dire que la France n'est pas en haut de l'échelle.
L
Il y a interaction de chacune de ces zones, et on sait aujourd'hui que dans certains troubles, le cerveau compense un problème en reconstituant de l'activité cérébrale supplémentaire ailleurs.<br /> L'intervention, ainsi que les médicaments ne sont donc pas aujourd'hui des moyens suffisants.<br /> Une part de progrès peut être espérée des malades eux-mêmes, par la prise de conscience de leurs actes, et un long travail sur eux même. Mais ce type de travail est long, le "résultat" (10 notes) n'est pas toujours garanti, donc rien à espérer vraiment de la part des pouvoirs publics.<br /> Enfin, comment permettre à un individu d'entamer un travail de culpabilité, de prise de conscience et de changement si au départ on le définit comme irresponsable.<br /> C'était le sens de ma note.
L
Il y a eu une triste période durant laquelle la psychiatrie a pensé pouvoir traiter les troubles mentaux par électrochocs et par lobotomie.<br /> Tout cela a pris heureusement fin, après avoir donné lieu à la triste fabrication de légumes humains, certes inoffensifs, mais psychiquement morts.<br /> Le cas d'on tu parles est celui d'un homme ayant survécu alors qu'une barre de fer lui avait traversé le crâne de part en part. Alors qu'il était de nature très douce, il est devenu asocial, la zone dite "sociale" du cerveau ayant été détruite.<br /> Sans écarter les progrès de la neurologie et des connaissances, la psyché de chacun ne se réduit pas à une série de zones cérébrales juxtaposées les unes aux autres.
T
Il y a tellement à dire...Il y a quelques annees j'avais lu une histoire interessante sur la decouverte dans le cerveau de la fameuse "zone du comportement sociale". Un type parfaitmeent integré dans la société avait eu la tete transpercée par une barre de fer. Il s'en etait tiré mais sa famille avait eu alors l'impression de cotoyer un tout autre homme, la zone du cerveau conditionnant le comportement en socièté ayant été lésée. Je sais que le sujet a été étudié, et qu'il sera peut être la solution definitive au probleme des "pulsions" dans le futur.En opérant un pervers,un violent,on pourra peut être alors le re-intégrer sans danger pour autrui, au sein de la socièté humaine.En attendant, je crains que les pillules roses ne servent pas à grand'chose et que nous devions continuer à enfermer les fauves pour ne pas nous faire bouffer. Biz Tillie
L
Bien sûr, nous ne faisons plus comme au Moyen Age, en mettant les fous tous ensemble sur un bateau qu'on laisse descendre la rivière.<br /> Pourtant je crois qu'il ne faut pas trop s'y tromper.<br /> Quand on voit les conditions dévolues à l'institution pénitentiaire, je me pose des questions sur le traitement de ceux qui sont jugés comme n'ayant aucun libre arbitre.<br /> Ca ne doit pas être bien brillant.<br /> <br /> Probablement, il s'agit plus de les enlever au reste de la société et de les cacher, plus que d'essayer de faire quelque chose d'eux quand cela est possible. Manque de moyens aussi. Peur de ce que les fous représentent également.<br /> <br /> Dans l'image, le personnage qui veut leur couper la tête est aussi celui qui veillait et protégeait Tintin. Jusqu'à ce qu'il reçoive une piqûre de Rajajah, le poison qui rend fou.
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