La Ligne Claire
A nouveau mois, nouvelles couleurs de blog suivant ma nouvelle habitude.
Pour parler de la ligne claire, j'aurai peut-être du attendre Décembre ou Janvier, quand les lignes des paysages sont encore plus claires elles aussi. La ligne claire c'est ce qu'on a eu coutume de définir en bande dessinée, sous une forme de ligne épurée, un graphisme réaliste souvent, qui était la marque de la BD belge, française Avec Hergé, Franquin, Jacob, Tillieux en pères fondateurs et Chaland, Clerc, Benoit en fils adoptifs.
J'ai grandi avec les dessinateurs de la ligne claire.
Pendant que ma petite sur était abonnée à Pomme d'Api et puis Okapi, moi j'avais le journal de Spirou. Il arrivait tous les samedi matin dans la boite à lettre. Au retour de l'école, dans la cage d'escalier, je montais sur la pointe des pieds pour pouvoir passer ma main dans la fente de la boite à lettre. Du bout des doigts j'arrivais tout juste à attraper le journal. Plié en deux dans le sens de la longueur, fermé d'une bande de papier kraft avec une étiquette à mon nom (chaque semaine du courrier à mon nom, j'étais un peu fier). Une fois ramené quatre étages plus haut il me restait juste le temps de sauter sur mon lit -dzoing- pour y lire le gag hebdomadaire de Gaston Lagaffe avant de devoir aller mettre la table.
Mais ma ligne claire à moi est ailleurs.
Quand j'espère un de ces quatre matin, de pouvoir écrire des notes moins descriptives, moins explicatives, mais avec des mots qui diraient la même chose par l'évocation, la proposition, en suggérant par des images, des petits bouts d'histoires.
Ces mots là ne me viennent pas naturellement.
J'ai toujours besoin d'expliquer, de prouver et de convaincre. Il me faut encore souvent des argumentaires, comme si j'avais à me justifier de ceci ou cela à mes propres yeux. Comme s'il me fallait des explications pour tout ce que je vis depuis mon premier Spirou comme incompréhensible. C'est pénible à la fin (enfin dès fois) !
Un exemple de ligne claire pour moi, ce serait qu'au lieu d'essayer de trouver le-quand-du-comment-du-pourquoi, par exemple, on peut se sentir seul il suffirait de raconter comment le fait d'attendre un autobus à un arrêt, de le voir arriver, puis passer sans s'arrêter en dirait finalement plus et mieux que de lentes et lourdingotes explications.
Il y en a des bloggeurs qui savent faire ça. Je vais finir par être jaloux si ça continue. Naaaan, je préfère être admiratif.
Peut être que tout simplement, ils conjuguent plus facilement leurs textes à la première personne, à travers des situations ou des personnes proches ou lointaines. Argh ! Ca y est je repars dans les explications.
Essayer de décrire la réalité, c'est être contraint à la réduire.
Essayer de la raconter c'est la grandir et la rendre vivante.
Parmi ceux qui sont venus me lire, plusieurs m'ont fait remarquer que mon blog avait changé entre 2u et LaVitaNuda. Ca m'a fait plaisir. Mais je me sens seulement à mi chemin.
Tintin au Pays des Soviets.