Happy-Culteur ?
Une fois n’est pas coutume, je vais parler de télé-réalité… Si…
La télé-réalité, je le savais déjà, ça existe partout : ce sont des con-cepts qui se déclinent sur la planète entière pour notre plus grand… notre meilleur… euh… pour nous… Ce que je ne savais pas, c’est qu’il existe aussi une déclinaison du loft en Serbie, ce pays ou il fait bon vivre, si ce n’était des années de sanglante guerre civile, ou les sinistres Karadzic, Mladic sont toujours poursuivis en vain par le Tribunal International de La Haye.
Pour s’en remettre dire qu’on leur refile le concept du Loft ! Je rêve… Bref…
Voilà que selon courrier international, un certain Miroslav Djuricic est en train de devenir une star locale là-bas, leur Loana à eux en quelque sorte. Sauf que, voyez plutôt…
Le Miroslav Djuricic a débarqué sur cette émission en se présentant comme désigné par toute sa famille comme un raté de 28 ans n’ayant jamais rien fait de sa vie, et accessoirement apiculteur de métier. Son rôle dans l’émission était d’être le gentil taré de service, incapable de s’endormir la nuit sans personne pour lui tenir la main, agité de tics nerveux, et se lavant les pieds dans la piscine, etc, etc... Mission dont semble t’il il s’est acquitté « noblement ». Jusque là rien d’anormal, c’est de la télé poubelle comme n’importe quelle autre.
La ou ça devient rigolo, c’est qu’il n’a fallu que 2 semaines pour que Miroslav ne devienne un phénomène, et pas pour les mêmes raisons que notre Loana nationale.
En fait Miroslav a commencé à devenir éminemment populaire quand il a commencé à se moquer des sinistres pantins politiques qui surpeuplent son pays, quand il s’est foutu de la gueule des chanteuses de Turbo_Folk (un genre musical qui plairait à Loana, une sorte de R'n'B Balkanique) et surtout de celle mariée à un criminel de guerre notoire. Quand il a tourné en ridicule la production de l’émission et toutes ces sortes de choses...
Un peu plus tard, il s’est attiré l’amitié de la gauche intello, expliquant à l’antenne qu’il s’ennuyait à mourir, qu’il avait essayé de discuter avec ses co-Lofteurs, mais qu’il était visiblement le seul de la bande à connaître et aimer les films de Kurosawa, de Jim Jarmush ou d’Aki Kaurismaki. Sans parler des livres qu’il lit, car oui, Miroslav lit des livres, et plein d’autres choses encore…
Au vu de ces nouveaux succès, et d’une popularité ravageuse, il devenait donc le grand gagnant du jeu, et se voyait promettre la somme de 100 000 dollars, ce qui pour un apiculteur Serbe lui aurait certainement permis de rajouter du miel dans ses épinards. Et voilà Miroslav Djuricic qui plaque tout en cours de route, expliquant qu’il s’emmerde à pleins tubes, et que « l’argent n’est pas tout. Ce qui compte c’est de rester un homme ».
Depuis, Miroslav est un héros populaire chez lui. Pour le meilleur et pour le pire.
Tout ce qu’il dit et fait est sans cesse cité, repris, commenté, blogué… et on le réclame maintenant pour se présenter aux élections, comme on l’avait fait ici avec Coluche en son temps.
Avouez que ça a quand même une autre gueule que nos pathétiques boulets, devenus vendeuses en calendriers déshabillés pour camionneurs gras du cerveau, commentateurs télévisuels incultes et encartés UMP, visiteurs occasionnels d’émissions raclant les fonds de l’audimat à coups de « comment survivre après la télé-réalité » (On s’en fout !), ou au mieux ayant regagné l’anonymat dont ils n’auraient jamais dû sortir.
Aller, une petite blague pour la route. Voici le site de Miroslav Djuricic, en Serbe dans le texte… Ceux qui connaissent cette langue pourront peut être me confirmer si tout cela est incroyable mais vrai !