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25 avril 2005

Le Temps Des Augmentations.

florence_et_hussein31

Avril est dans 'c'te boite' la grande époque des augmentations.
Si !!!
Ca existe encore !
Mais pas si vite...

Rattaché à la convention collective du transport, 'c'te boite' en a gardé pas mal d'us et coutumes : beaucoup d'heures pour pas bézef à la fin du mois, une mentalité de maquignons pas piquée des hannetons, un sens du progrès social qui s'est arrêté un peu avant l'abolition de l'esclavagisme... Nous concurrençons ainsi dangereusement les beaux métiers du secteur restauration et hôtellerie. Juste un peu moins d'immigrés illégaux.

Autre particularité : il n'y a pas de grilles des salaires, ni de standard suivant les qualifications. Les petits nouveaux qui arrivent n'en savent rien, mais leur salaire de base et autres avantages négociés à l'embauche déterminent pour longtemps leurs revenus. Ce qui n'est pas sans créer des mésaventures parfois cocasses (hum).

Avril est donc une période d'incantations vaudou, d'études astrologiques, de pentagrammes sataniques dessinés sur les murs de la salle de réunion. Ainsi que de tentatives d'empoisonnements ou de scènes de dévotion suivant le but recherché. Ensuite vient la période antidépresseurs pour tout le monde.

Bien sûr, il n'y a aucune transparence sur les salaires. 'Manquerait plus que çà ? Mais vous savez ce que c'est. Les rémunérations des uns ou des autres sont source de rumeurs sans fin. Tout est imaginable et tout est d'aileurs imaginé. En pure perte car pour la plupart tout est déjà joué depuis longtemps.

Ainsi un embauché, expérimenté, connaissant bien son boulot, valable et peut être même sympa, mais ayant mal négocié sa venue aura la surprise de constater qu'un petit jeune, qu'il doit former en plus de son travail, et pas forcément toujours très """performant""" par ailleurs, gagne beaucoup plus que lui/elle !
Rien de mieux pour vous coller une super ambiance dans cette période ou personne ne doit se découvrir d'un fil.

Ensuite, la progression de chacun est quasiment exponentielle.
Si, si...
Dans 'c'te boite' en effet, chacun peut s'attendre à une progression de son salaire comprise entre 0 et 2% brut par an. Bien sûr des outils de "management moderne" ont été mis en place dans 'c'te boite' : entretien individuel, contrats d'objectifs, bla bla, bla bla... soit, à l'arrivée : les mêmes 0 à 2% d'augmentation qu'avant le 'management moderne' mais avec le bla bla en plus !
Je préférais la version sans bla bla...

Heureusement, la loi étant ce qu'elle est, il y a quelques années nous nous sommes vus proposés d'office (si ça existe "proposer d'office") un intéressement aux résultats de l'entreprise. Allez savoir comment il s'y sont pris les dirigeant de 'c'te boite' mais le montant de l'intéressement annuel est inférieur au prix que leur coûte le mailing, ceci malgré les bons résultats proclamés par rapport aux contrats d'objectifs des 'managers modernes'.

Mais trop de loi tue la loi, laissons faire les marchés et tout ira bien.
Paraît il !
Et pourtant c'est vrai...
Dans certains cas par exemple, il arrive à des salariés de 'c'te boite' d'obtenir enfin une amélioration sensible de leur rémunération. Comme quoi, l'effort est toujours récompensé, et qu'on sait reconnaître la valeur des individus.

Pour cela plusieurs solutions sont possibles et combinables ensemble :
- Avoir une grande gueule. Il arrive en effet qu'une grande gueule, à force d'usure sonore des tympans de la direction ne finisse par obtenir une sensible amélioration de son traitement rien que pour qu'ils aient la paix. Il faut une bonne voix, et être très très persévérant.
- Trouver mieux ailleurs : situation idéale, surtout si vous êtes le/la seule de la boite à maitriser un job que personne d'autre ne sait ou n'aime faire.
Dès que vous avez obtenu une vague promesse d'embauche chez un concurrent, vite précipitez vous chez le big boss de 'c'te boite' et là, faites lui part de votre... euh... embarras...
Un miracle va se produire !
D'un seul coup vous aller toucher le Jackpot, et c'est le moment de mettre le paquet parce qu'ensuite vous retournez à la case départ.

Si vous combinez grande gueule et momentanément indispensable à votre place, surtout ne manquez pas cette occasion en or. Vos mérites professionnels seront reconnus deux fois plus.

Bon, maintenant je lis cette feuille que m'a donné mon chef.
C'est pas précisé brut ou net.
Si c'est du net, je dois avoir une grande gueule alors ???

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Commentaires
C
C'est bien la même chose dans toutes les boites ... Transparence est le maitre mot (qui ne s'applique jamais). Pour ma part, tout se passait à peu près correctement jusqu'au jour où j'ai été mandaté DS. A partir de là, point de répis. Convocation DRH le jour même, augment. 0 l'année suivante (je devenais subitement nul de chez nul ...) et ça a fini par un licenciement. Mouarf, les patrons n'ont encore rien compris ... <br /> Le bla-bla sert uniquement à noyer le poisson pour mieux b.... les salariés (je sais de quoi je parle, je fus dans cette position ... et ne soutenais pas la direction dans cette mascarade).<br /> Quant à avoir une grande gueule, je ne suis pas sûr du résultat escompté. M'enfin, j'dis ça, j'dis rien.
L
Tout cela me paraît être la conséquence du laxisme socialiste, qui nivelle tout par le bas.<br /> LVN-Sarko-bientôt-président !<br /> :-(
J
Mon expérience de cette année :<br /> en novembre après cloture d'un gros projet : prime exceptionnelle car travail exceptionnel (ok, merci, merci, ça fait plaisir)<br /> en janvier pour les augmentations : comme tu as eu une prime, on ne te donne pas d'augmentation<br /> Moralité : ex-aequo avec ceux qui n'ont pas fourni de travail exceptionnel
L
Oh la la !!!<br /> Je repasserai des posts sur les salaires, ça délie les commentaires !<br /> :-)<br /> On se paye tous de mots à défaut d'autre chose peut être ?<br /> <br /> De manière générale, je remarque qu'on est à peu près dans la même situation. On essaie de bien faire notre boulot, sans jouer les matamores "Moa je suis le/la meilleure", en échange on récupère des clopinettes, si clopinettes il y a.<br /> <br /> Les boss ne sont pas dupes, comme le signale BARNABE, puisque le chantage au départ (ou pour avoir des horaires aménagés, ou d'autres conditions de travail) fonctionne assez souvent.<br /> <br /> Signe que la hiérarchie sait qu'on n'est pas (que) des glandeurs. Certes au passage, il faut se coltiner les stratégies d'évitement (la porte est ouverte maus il n'y a personne dans le bureau) comme le dit CATZ.<br /> On peut se faire traiter de psycho-rigide comme BARNABE.<br /> Les avantages se font plus par ouie dire, sur "bonne impression", finalement que sur une vraie évaluation comme le dit GILDA.<br /> Comme quoi ces outils de management sont bidons, personne n'a le temps de les utiliser correctement.<br /> Y compris dans le secteur public comme le fait remarquer SAMANTDI (2 inspections en 20 ans, mazette).<br /> <br /> Le tout se faisant quand même dans une ambiance qui consiste toujours à demander le plus en échange du moins (Cf. l'appréciation des 35h par ROSALIE).<br /> Quand j'entend les mêmes boss pleurer après la psycho-rigidité des syndicats, c'est moi qui ai envie de pleurer.<br /> Il devraient commencer à regarder leur comportement dans une glace avant de râler après l'un des pays le moins syndicalisé d'Europe.<br /> Dire qu'ils veulent "rénover le dialogue social"... cause toujours...<br /> <br /> On est dans une période de régression. Historiquement ça me fait penser à la période de la Restauration. Un pouvoir politique autoritaire mais impuissant, des clivages de plus en plus profonds dans toutes les couches de la société. La tentation des extrèmes.<br /> <br /> Comme le dit SAMANTDI, il vaut mieux travailler par vocation. Dans tous les cas, cela apporte quelque chose de bien plus essentiel que la seule rémunération.<br /> N'empêche, au bout du compte, il faut bien joindre les 2 bouts, et ceux-là s'éloignent de plus en plus.<br /> <br /> Bon ben, en ce qui concerne mon augmentation à moi, c'est pas énorme hein ! Mais depuis le temps... Ca va couvrir quelques frais et sûrement une bouteille à boire avec vous tous un de ces jours.<br /> Hips !<br /> BARNABE je garde ton idée de note !
G
L'an passé ils ont fini par être très contents de moi, après plus de 8 ans sans que pouic (et quand je dis que pouic c'est que pouic, les augmentations générales n'existant plus dans La Banque, ni les 1% d'ancienneté par an qui survivaient lors de mes premières 10 ou 12 années de travail) où ils me disaient dans les notations être contents mais il y avait toujours un petit quelque chose qui faisait que ... oh pas cette année, mais oui l'an prochain bien sûr.<br /> <br /> Alors ils ont été très contents, me l'ont dit, avec petit discours comme à l'écolier moyen-mais-c'est-pas-pour-ça-qu'il-faut-relâcher-son-effort, et je l'ai eue mon augmentation ... en net dans les 40 euros par mois et alors que j'avais fait l'effort de changer de poste, acquérir de nouvelles compétences etc.<br /> <br /> Je sais que 40 euros par rapport à un smic ou un rmi c'est un peu des sous, mais pour compenser la perte face au coût de la vie sur 8 ans où je n'avais pas compté mes heures (quelle idiote, aussi), ça tend vers la misère méprisante.<br /> <br /> J'étais à 4/5, je suis passée à mi-temps. C'est très loin d'en être le seul motif, la vie est bien plus complexe qu'une feuille de paie, mais cette certitude que même si je me tuais au travail, je n'aurais rien, rien que les fins de mois toujours aussi difficiles à boucler, la tension et la fatigue en plus, m'a décidée à me l'offrir en creux mon amélioration de niveau de vie : elle ne sera pas en neuros mais en heures, que pour l'instant je consacre aux autres, mais dont un jour peut-être je saurais récupérer quelques unes pour moi.<br /> <br /> Ce système dans lequel on survit va dans le mur, qui décourage les meilleures volontés et à force ne finit plus qu'à mettre en avant grandes gueules, intrigants, magouilleurs et lèches-bottes de tous poils. C'était le cas avant mais il restait encore un peu de place pour les bosseurs sérieux, qu'ils ont presque totalement perdue (le presque étant pour toi).
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