Bonne Année et...
Autant vous le dire tout de suite, revenir "au blog", et la perspective de pouvoir vous lire à nouveau me fait un immense plaisir.
Il amoindrit la joie non moins immense de revenir au boulot et la perspective de se cogner 2005 âneries dans les 365 jours à venir.
Et puis je sais pas vous, mais autant j'aime faire des bises à ceux (et surtout celles) pour qui j'ai de la tendresse et de l'affection, autant la perspective de se cogner la traditionnelle bise de Noël et les voeux de "bonne année et surtout bonne santé" à des individus dont le seul objectif est de pourrir la vie de leurs congénères par tous les moyens disponibles est un acte qui me paraît au dessus de mes forces, voire carrément méprisable, hypocrite et odieux.
Je sais ! Vous allez me dire qu'il y a des choses bien plus graves en ce moment et qu'en plus c'est la trêve des fêtes, et qu'il faut savoir mettre au clou les rancoeurs qu'on a pu recuire durant l'année écoulée. Et vous auriez pas tort.
Comprenez moi bien (si vous pouvez, parce que moi-même, j'ai parfois du mal à me comprendre... J'me comprend... Enfn, non, justement...).
Je ne souhaite pas de mal à mon prochain. Je suis plutôt du genre à croire qu'un élan d'humanité peut saisir toute personne vivante sur cette terre, fût il/elle un fiéffé salaud. Souvent les autres me désespèrent, mais je refuse de désespérer d'eux totalement. Bon c'est vrai que parfois... Pour paraphraser Desproges : "Quand Brassens est mort, j'ai pleuré. Quand Tino Rossi est mort, j'ai repris deux fois du gigot".
C'est pour ça que les bises de Nouvel An dans les entreprises, je trouve que c'est une tartufferie royale.
Quel gâchis en plus !
Ces bises je ferais mieux de vous les faire à vous, même virtuellement.
Et puis ces fêtes 2004 me laissent un sale goût.
Des vaguelettes boueuses viennent mourir jusqu'à moi, me rappeler que tout ce monde est bien fragile. Cette année les bulles de champagnes se sont évaporées aussi vite que le décompte macabre en cours sur les côtes de l'océan indien. Même si c'est utile et nécessaire et qu'il ne faut pas lésiner, la vue de légions de croix rouge et autres ONG, qui font commerce équitable des malheurs du monde, qui gèrent l'économie des catastrophes, n'a jamais rien eu pour me réjouir.
Dans un monde meilleur, la fraternité ne devrait pas s'habiller du triste costume de la pitié que s'autorisent les plus riches sur les plus démunis.
Alors Vive 2005.
Vive Vous.
Vive Nous.
Que vivent les vivants, et qu'en plus ils vivent bien... En échappant à tous les Tino Rossi de la terre.
Jean Henry Dunant et Fréderic Passy,
les 2 premiers lauréats du Nobel de
la Paix (1901), le 1er, fondateur du
comité international de la Croix Rouge.
Le second, fondateur et président de
la Société Française pour l'arbitrage
entre nations.