Persistence Rétinienne

Plein de sujets de notes en tête aujourd'hui, mais je choisis plutôt quelque chose d'un peu "light" pour changer.
Juste pour vous présenter Saul Bass, mon graphiste préféré (j'aurais pu dire peintre, illustrateur aussi,mais bon...). Vous l'avez sûrement croisé au hasard de son travail pour le cinéma puisqu'il a fait les génériques et les visuels pour Hitchcock (Vertigo, Psycho...), Preminger (l'Homme au Bras d'Or, Exodus...), Kubrick (Spartacus, Shining), Billy Wilder (7 ans de réflexion).

Saul Bass était à la mode dans les années '50 et '60, puis a un peu disparu dans les '70 ou il a surtout fait du design pour des boites américaines (les logos de United Airlines, AT&T, Exxon...c'est lui) avant d'être redécouvert par Scorcese (Casino, Good Fellas), Danny De Vito (La Guerre des Roses), ou d'inspirer Spike Lee (Clockers) et même... Les Tindersticks (l'Album Donkeys), Ian Swift (pour la mise en page du magazine Arena) et pleins d'autres.

La première fois ou j'ai entendu parler de lui, c'était dans un article paru à son sujet dans Metal Hurlant, défunt journal de BD qui était (à mon avis) ce qui se faisait de mieux dans le genre dans les années '80. Pensez donc, des dessinateurs comme Moebius, Clerc, Chaland, Druillet, Ted Benoit, Margerin... (et j'en oublie des tonnes). Des journalistes comme Philippe Manoeuvre, Jean Pierre Dionnet... Metal Hurlant a été une des bibles de mon adolescence eighties.

Ce qui me plaît dans le graphisme de Saul Bass c'est son côté à la fois simplissime et enjoué (ça ressemble d'une certaine façon au même univers graphique que les dessins animés Bip Bip et Le Coyote) mais avec un ton plus dramatique (couleurs, lettrage, mise en page) qui donne un aspect assez mystérieux à l'ensemble. Pas étonnant qu'il ait séduit Hitchcock ou Kubrick.

Saul Bass fait partie de ces inconnus, qui grâce à la machine  hollywoodienne a pu imprimer notre rétine de son style inimitable.
Rares sont ceux qui s'intéressent à lui, pourtant tout le monde le connaît.

La preuve  !?

plus à voir là : http://www.saulbass.net

Comments

[LaVitaNuda]

Ah oui, moi aussi j'ai étyé abonné à Spirou pendant des années et des années.
Métal Hurlant c'est venu après. Au moment ou au yeux de mes parents j'ai commençé à apparaître comme un benêt intégral aux lectures douteuses.
J'avais vu le dessin animé à l'époque. Il était bien inspiré par les dessinateurs du journal, la version Française, mais il y a eu aussi une version US je crois.
Moins bien que le journal en tout cas.

[Tillie]

Rien à jeter. C'est vrai qu'on ne se pose jamais la question (enfn moi déjà) de savoir qui a crée telle ou telle affiche de film.
Moi j'etais plutot journal de spirou, mais je connais Metal Hurlant. Tu as vu le dessin animé du meme nom? je ne sais pas s'il voulait rendre hommage au journal ou si c'etait une "extension", en fait c'est loin et je ne me souviens plus...bisouilles Tillie

[Anne]

Ouh là...

Métal hurlant...

Une bien saine lecture. Hélas les saines lectures finissent mal, en général.

Enfin par les temps qui courent, je veux dire !

[LaVitaNuda]

Oui c'est vrai.
Ca a coïncidé avec l'émergence de pleins de choses jusqu'à considérées pour arriérés mentaux : le rock, la BD, la SF.
Les humanos ont aussi édité avant l'heure quelques auteurs qui ont acquis leurs lettres de noblesse depuis : Bukowski, Hubert Selby, Eric Ambler... Et puis aussi les 1ers romans-BD (Will Eisner / Un Pacte avec Dieu) qui ont changé la face de la BD (n'hésitons pas à le dire).
Il y avait des critiques qui donnait envie de se jeter sur les livres proposés (le critique protéiforme de Métal : Joe Staline).
J'anticipe sur cette note qui verra peut être le jour... Un jour.

[Anastomoses]

Métal, c'était le plus rock'n'roll de tous les canards de BD. Et les humano comme maison d'édition, c'était quelque chose aussi. Au début, maintenant ils n'ont plus de vraie personnalité, mais avant c'était la classe !