"Jenny Wren".
‘Jenny Wren’ tu n’es pas encore là que déjà je t’attends avec impatience.
Je te verrais vendredi matin, très tôt. Enfin. Peut être même que tu seras endormie ! Nous n’aurons pas beaucoup de temps avant que tu ne partes chez toi dès samedi matin.
Ca me plaît de penser qu’à chaque fois que l’on se verra, je te verrais différente. J’espère bien avoir l’occasion de te promener sur mes épaules, puis de te tenir la main, plus tard de te donner un peu d’élan pour que tu roules avec ton vélo. J’espère bien aussi avoir l’occasion de te voir redescendre d’un cerisier la bouche barbouillée de rouge en été. Peut être même que j’aurai l’occasion de mettre un gros bonnet sur ta tête avant qu’on se lance des boules de neige en plein hiver…
Je me suis dit, ce sera curieux de voir ta petite bouille grandir en prenant l’accent que transporte la Garonne, toi qui viens de si loin. Et même que tu reviens de loin !
Dans quelques années, qui passeront trop vite, j’espère bien être de ceux qui t’emmèneront au cinéma, ou au théâtre,et aussi qui te feront découvrir le jardin du Luxembourg quand tu viendras à Paris. Ou tout pleins de choses ! Même que si tu en as envie on ira manger au Mc Do. C’est dire ce que je suis prêt à faire !
J’espère bien que je serais celui qui t’emmènera voir ton premier « Casse Noisette ». Je te raconterais des drôles d’histoires drôles là-dessus. Mais peut-être que tu préfèreras voir autre chose, et ça ne sera pas grave après tout. En rentrant je t’apprendrai à faire des crêpes, et on mettra un peu trop de Nutella par dessus.
Si tu en as envie on profitera même de tes visites pour aller se promener dans ces coins qui pourraient te rappeler ces souvenirs diffus et un peu étrange que tu auras quitté à partir de vendredi. On entrera dans les boutiques sentir les odeurs des fruits exotiques, on tiendra entre nos mains des plantes qui ne poussent pas ici. On écoutera les voix, cette langue qui encore pour quelques jours t’accompagne à chaque instant. On regardera ensemble les visages, les démarches, les inflexions, les regards et les rires de tes frères et sœurs.
On s’en mettra pleins les yeux et les oreilles.
Mais tu vois, tu n’es pas encore là que déjà je m’inquiète pour toi. Je m’inquiète des questions qu’un jour peut-être tu te poseras. J’espère être là pour toi si un jour tu m’accordes la confiance de m’en parler. Ce jour là, on discutera ensemble, peut-être en marchant dans les rues de cette ville ou je suis né.
Je t’emmènerai dans ce petit square, juste à côté de l’endroit ou dans une autre vie d’avant, travaillait ta maman. Assis sur un banc, je te raconterai quand j’y passais le matin, avant son arrivée, pour déposer des fleurs dans son bureau. Et puis aussi l’histoire particulière de ce petit square ou l’on se retrouvait tous les deux. Jusqu’au jour ou nous avons continué chacun de notre côté.
Si tu as de la peine, si tu es inquiète, je te raconterai comment la vie est parfois espiègle. Comment grâce aux tours qu’elle nous joue, tu es là parmi nous, au plus proche de la vie. Même loin de ton tout premier chez toi, au plus près de cette vie qui fait que je te sais entourée de tout l’amour dont tu auras besoin pour grandir.
Comment la vie est espiègle aussi. Elle qui fait que très loin là-bas, s’ils sont toujours là, un homme, une femme, ceux qui t’ont fait, ne t’oublient pas. Elle qui fait que dans ce petit square ou toi et moi venons d'entrer, jouent les enfants que je n’ai pas eu.
Tout ira bien ‘Jenny Wren’.
Jenny Wren (Paul McCartney)
Like so many girls, Jenny Wren could sing
But a broken heart, took her song away
Like the other girls, Jenny Wren took wing
She could see the world, and its foolish ways
How, we, spend our days, casting, love aside
Losing, sight of life, day, by, day
She saw poverty, breaking up her home
Wounded warriors, took her song away
(solo) verse, chorus
But the day will come, Jenny Wren will sing
When this broken world, mends its foolish ways
Then we, spend our days, catching up on life
All be-cause of you, Jenny Wren
You saw who we are, Jenny Wren