We Are Family ! Are We ?
Ce matin je vais me promener de blogs en blogs, en faisant "Snirf" avec mon nez, et parfois "Prouêêêt" quand le besoin d'un kleenex se fait plus pressant.
Je n'en reviens pas de voir comme les bloggeurs que je lis ici et là, se retrouvent aussi sur d'autres blogs. C'est amusant. Comme si un tissage de fil en aiguille formait un canevas (des biches oranges, sur un fond de sous-bois marron... Argh !) de liens informels, virtuels, et pourtant forts.
Comme si une famille se constituait sous mes yeux. Une famille avec ses piliers, ses mamans, ses fils indignes qu'on aime envers et contre tout, les cousins germains, les jolies cousines, les oncles d'amérique... Tout ce petit monde se croise, s'entrecroise, se parle, s'éloigne, reviens... Il fait bon, l'écran est comme un feu de cheminée ou brille les flammes de chaque bloggeur.
Parfois, je sors de la famille. Je vais sur d'autres blogs. Et je sens bien que là aussi une autre famille s'est créée. Il y a des habitués, dont cette fois je ne fais pas totalement partie. On ne me le fait pas sentir, mais je sais que je n'en suis pas de celle-là. C'est la famille des voisins de l'immeuble d'à côté. On se connaît un peu moins, mais parfois d'un seul coup, sur une note la mayonnaise prend, au moins temporairement.
C'est peut être une fausse impression.
Comme beaucoup, la famille d'ou je viens a volé en éclat il y a longtemps. Comme je ne voulais pas choisir de camp, et continuer à en voir chaque partie, le résultat a été assez étrange au bout du compte. Je n'étais plus ni dans l'une, ni dans l'autre, mais ailleurs. Ma vie a pris un autre chemin, et mes familles sont souvent dans une distance mentale que rien ne paraît pouvoir combler. Ma vie à moi se devait de combler tout cela pendant longtemps.
Ce n'est pas si grave, j'ai voulu si tôt être autonome et indépendant, que finalement je suis bien arrivé à l'endroit que je voulais. A l'inverse du film, ce serait plutôt "Cuisine Sans Dépendance" pour moi. C'est parfois un peu dommage, il y manque cette présence en profondeur de l'âme de mes parents ou de ma soeur, de cette âme collective éparpillée aux quatre vents par les séparations successives et un divorce en forme de point d'exclamation qui n'a jamais pu être un point final et refondateur.
Alors ce matin, oui, je me promène de blogs en blogs, dans cette immense village ou nous occupons chacun une maison. Notre nom est écrit sur la porte, c'est pas fermé à clé mais il faut frapper avant d'entrer. C'est plus gentil tout simplement.
On reste un moment, le feu de cheminée crépite.
Et on reprend notre route.
"Prouêêêêt".
Satanée grippe.
Tintin au Tibet.