De la psychologie du pigeon.
Que se passe t’il dans la tête d’un pigeon ?
L’observation de ce volatile parisien (mais pas que) me laisse à penser qu’une cervelle de pigeon est, soit totalement dépourvue des neurones les plus élémentaires, soit au contraire atteint les stades les plus développés de l’intelligence.
C’est que je suis très étonné de constater le nombre faramineux de pigeons qui brinquebalent, claudiquent, pied-bottent ou tintinabulent sur le pavé des rues de mon quartier.
Le pigeon aime jouer à un jeu dangereux. Il est là, au milieu de la rue, à attendre le dernier moment face au 4x4 du cadre sup’ pressé de rentrer chez lui se saouler après avoir encaissé ses résidus de stocks-options de la Société Générale.
Le pigeon attend mollement l’ultime moment avant de décoller aussi pesamment qu’un avion charter affrété par la Fram.
Généralement, à ce petit jeu, il finit par y laisser un morceau de patte. Ce qui le rend tout claudiquant quand ensuite il se déplace à hauteur de bitume. Comme si d'habitude le hochement parfaitement ridicule de sa tête (il doit avoir les tendons des pattes directement reliés au cou) n’y suffisait pas.
Alors !?
Le pigeon est-il bien l’oiseau sans cerveau qu’on imagine, réagissant toujours avec une seconde de retard à l’ordre de décollage immédiat lancé par sa pseudo cervelle (ce qu'on appelle les cerveaux-commandes)? Ou au contraire, est-il conscient de l’inanité de sa condition de pigeon urbain, loin de toutes les fêtes, free parties et autres orgies organisées dans les pigeonniers de nos campagnes, et donc habité de pulsions suicidaires qui le poussent à s’offrir aux roues des voitures, des poussettes, des rollers… n’importe quoi pourvu que ça roule.
A moins que, le pigeon ne soit un aventurier, un fou des sports extrêmes, qui n’aime rien tant que défier l’impossible. Et reconnaissons que le cadre sup’ en 4x4 constitue une sorte d’extrême à lui tout seul.
Le pigeon le défie de son regard creux, dans une sorte de corrida ou le Michelin joue le rôle du taureau furieux. Ensuite, il y laisse une patte. Voire plus, si affinités.
Je ne sais pas trop, au fond, de quoi le pigeon meuble sa morne vie de picoreur de merdouilles.
Mais ce que je sais, c’est que quand des Balkany –cette catégorie de personnages illustres de ce que l’humanité peut imaginer de plus désespérant- sont élus Maire sans coup férir par ceux-là même qui ne peuvent ignorer à quel point ils se font gruger, et bien je me demande qui des Balkany ou des habitants de Levallois Perret est le pigeon de l’autre.
Et dindon de la farce qui s’en dédit.
Singapour : fin des fêtes du nouvel an lunaire.
On décroche les lampions de la fête.