Le "Tioube" de l'Eté.
Chaque été a son tube.
Longtemps fabriqués à l'avance par les chaines télé et les publicitaires depuis la "fameuse" """lambada""" (pouacre), au royaume des podcasts, des lecteurs mp3 et de myspace.com tout cela n'a plus vraiment de raison d'être maintenant.
Chacun bidouille sa compil', ses "sons" dans son coin en les partageant éventuellement sur ses play-lists.
A force d'en avoir partout de la musique, finalement elle en perd un peu le goût de la découverte et de la surprise. Un peu comme un gamin qui a tellement de jouet qu'il s'amuse plus avec un carton trouvé dans la rue qu'avec ce qui dégorge de sa chambre.
Il n'en reste pas moins... Le tube de l'été...
Il se fabrique insidieusement dans nos têtes. Au bout d'un moment le même morceau revient en répétition insistante à la maison, dans la voiture, dans le casque de l'i-pod, dans les sifflotements sous la douche.
J'ai attrapé mon tube de cet été dans le "Tioube" justement ! Quand j'étais à Londres ces jours-ci.
En compagnie de mes amis "rosbeefs" luttant contre la cuisson à la vapeur (Irish stew ?) qui règnait dans l'underground Londonien, je me concentrai sur l'écoute intensive de mon tube de l'été tout fraichement trouvé, histoire de penser à autre chose tandis que nous -le contenu du wagon- nous dissolvions lentement en effluves diverses et chairs déconfites sous l'effet de la canicule anglaise.
Burp !
Acheté juste avant de partir chez les grands-bretons, "Mother Dear" ce morceau du dernier Divine Comedy est devenu mon 'tioube' de l'été à moi. Neil Hannon, l'âme de Divine Comedy (je tenais absolument à placer ce "âme de Divine Comedy") s'y entend pour savoir pondre ces petits chefs-d'oeuvre pop à l'anglaise qui ne manquent jamais de faire frétiller mes neurone musicaux de plaisir.
Il sait s'y prendre le bougre !
Neil Hannon écrit des chansons "literate", avec cette distance amusée et affectueuse à la fois qui en font toute la séduction. Et puis il aime bien y mettre de l'orchestration dedans, des cors (anglais), des bois, des cordes qui conviennent tout à fait à son style euh... Edwardien (?) qui cotoie parfois le kitsch sans jamais tomber dedans.
Bref.
"Mother Dear" démarre avec une intro au banjo ou on imagine Neil Hannon en train de jouer dans son jardin avec un chapeau de paille sur la tête, avant que l'orchestre pimpant et sautillant ne vienne prendre le relais pour dérouler le reste du titre qui sent bon l'enfance, le sable, l'odeur de l'herbe verte coupée, et tout ce que plus grand on espère retrouver pendant nos escapades de l'été : les aventures sur la plage, les sandales en plastique, la chasse au crabe, les "bois la tasse" dans les rouleaux, les goûters avec des crêpes, les cerfs-volants qui se cassent en tombant et les cochonnets qu'on lance trop loin, les livres à lire à l'ombre des arbres en refusant de répondre aux insistants "A Taaable" maternels, les escapades avec les copains et copines du camping de la rue d'en face...
J'ai trouvé mon tioube de l'année.
Le site : http://www.thedivinecomedy.com/home.htm
Pour écouter des extraits de l'album : http://www.fnac.com/Shelf/article.asp?PRID=1847313&OrderInSession=1&Mn=3&SID=ede2779e-5c89-de67-4f0e-8de6dadcd7ec&TTL=260720061712&Origin=fnac_google_home&Ra=-28&To=0&Nu=1&UID=02ccea427-8794-27df-e39e-d5bf5bb1dcec&Fr=3