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17 mai 2005

Le Jeu du Ni Oui Ni Non.

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Je sais ce que vous allez dire.
Encore un qui s'y colle avec son avis sur la constitution. Y en a marre de la constitution. Y en a marre des avis des bloggeurs, des politiciens, des journalistes, des artistes, des monsieur et madame tout le monde.
Pour vous alors, bon ben, je préfère vous dire à demain. Ce n'est pas la peine de vous attarder ici aujourd'hui. Eh oh, quand même, c'est mon blog. J'y fais ce que je veux.

Et pour les autres (Houhou, vous z'êtes là, y a quelqu'un ?), juste quelques petites idées qui se sont accumulées au fur et à mesure du débat.

D'abord pour situer le point de départ, il vaut mieux que vous sachiez que je suis un européen convaincu. Je ne crois pas en l'état nation comme seule entité politique viable. je ne crois pas à la République Française über Alles. Ou plutôt je trouve dommage que notre horizon se limite à ca. L'idée que la diversité européenne puisse un jour s'épanouir, se renouveler et s'enrichir dans une conféderation ou une féderation a tout pour me plaire.
Pour moi c'est l'avenir. Et s'il existe des frontières naturelles et historiques d'ordre culturel, linguistique, religieux, politique, économique, sociologique, psychologique même... entre les pays de l'U.E. c'est une magnifique idée que d'envisager que des pays aussi divers puissent vivrent ensemble, en paix, et travailler au bien être et au progrès des peuples qui la compose.
J'imagine que je ne suis pas le seul dans ce cas là, loin de là.

Alors à priori, une constitution, ça a tout pour me plaire.
Et puis voilà que chez nous, le réferendum déclenche réactions multiples et variées. Des réactions qui dépassent les clivages habituels comme on les connaît. Chez les tenants du oui, je retrouve des idées et des ambitions auxquelles je tiens. Chez les partisans du non (vous avez remarqué qu'on les appelle très souvent "partisans", comme le synonyme des résistants communistes au nazisme. Non, c'est pas un hasard.), je me retrouve dans pas mal de critiques faites au contenu et aux orientations de ce texte.
Rogntudju ! Ca m'éclaire pas beaucoup.

Alors je lis le texte. Et... même chose. Un coup je trouve ça bien, un coup je trouve ça pas bien du tout. Oui il y a un début d'europe sociale. Non, cette constitution fait la part trop belle au tout économique ultralibéral, etc, etc... Me voilà bien avancé.
Il faudra pourtant choisir entre un oui ou un non.

Surtout une chose me gêne.
Ce texte n'est pas une constitution.
C'est un traité constitutionnel.
Si vous lisez la constitution Française, Allemande ou Américaine, vous découvrirez quelques dizaines d'articles tout au plus. Des articles clairs, compréhensibles. Dont le seul but est de définir la loi des lois, c'est à dire le cadre institutionnel dans lequel un état et une nation régissent leurs rapports en tant que société.
Ce qu'on nous a refilé c'est un traité constitutionnel qui rentre dans des détails qu'une constitution n'a pas forcément à régir. Ceci relève des lois votées par des parlementaires élus par le peuple.
A mon sens il n'y a donc pas encore de constitution en Europe.
Il n'y a qu'un traité ou une grenouille essaie de se faire plus grosse que le boeuf.

C'est peut être inévitable.
Au départ j'ai cru que ce traité n'était finalement qu'un amas de compromis faits à chaque pays sur des thèmes auxquels ils sont si strictement attaché qu'un point de vue commun était impossible. Les Français tiennent à la notion de services publics d'état, les anglais à la liberté du travail, les allemands à l'indépendance de l'euro, etc, etc...
C'est ce qui fait qu'à l'arrivée on peut lire ce texte dans tous les sens, pour lui donner le sens qu'on veut. La fameuse bouteille à moitié vide ou pleine.
Et puis après je me suis rappellé qu'on avait à faire à des gens intelligents (si, si, j'vous jure).
Et je pense que ces gens intelligents, sachant qu'ils ne pourraient éviter autant de compromis faits aux membres de l'union, ils s'en sont au contraire servi pour renforcer en sous-main le caractère libéral de ce traité et le rendre dificillement modifiable. En jouant de ces compromis comme autant d'écrans de fumée.
Ca c'est pas bien me suis-je dit.
Et juste après je me suis dit aussi : mais comment se fait-il que depuis le temps que se texte est en préparation, les tenants du Non d'aujourd'hui n'aient pas pris les devants plus tôt pour proposer plus fortement d'autres alternatives ? Le fond des choses, c'est que je crois qu'il y a aussi chez eux une majorité d'opportunistes, qui au fond se moquent totalement de l'europe.

Avec tout ça, vous devriez imaginer un énorme NON en train de recouvrir ce blog.
Non à ceux qui disent oui.
Non à ceux qui disent non.

Et ben pourtant non (et encore non).
Et pourquoi ça ?
Parce que j'en reviens à ma première idée.
Parce que la seule chose sur laquelle on peut s'appuyer dans ce traité, c'est qu'enfin une europe politique commence à exister en tant que tel. Que ce traité, aussi bancal et décevant soit-il, il permettra de construire une Europe qui ne sera pas qu'une europe économique, qu'une europe de l'euro.
Que puisqu'il se crée enfin des institutions européennes au dessus des Etats Nations (et avec eux), nous pouvons enfin espérer pouvoir construire demain une Europe des Affaires Etrangères, une Europe militaire, une Europe de la culture et de l'éducation, une Europe sociale, des syndicats, des peuples. En tout cas plus qu'avant.

Et que grâce à ça, nous pourrons nous faire entendre sur d'autres sujets que les négociations de l'OMC.
Nous pourrons parler d'une seule voix aux USA, à la Chine et à tous les autres. Nous pourrons peser plus lourd pour réclamer plus de démocratie, plus de partage Nord/Sud, plus de protection de l'environnement, plus de droits à la diversité, plus de protection économique et sociale.
Parce qu'il n'y a qu'en Europe qu'on a réussi à mettre tant bien que mal en marche un modèle de société qui fasse de la place à cette diversité là.
Et qu'on ne peut défendre ces idées que si on construit une europe politique forte, à l'intérieur de laquelle il faudra se battre aussi contre ceux qui ne veulent que des sacro saints marchés.

Voilà ou j'en suis de ma réflexion.
En train de dire oui au oui.
En train de dire oui au non.
Ca ne s'arrange pas.

Heureusement qu'il me reste encore quinze jours pour réfléchir.

europe_veronese

Lez' héros de LVN : les mythes Grecs que je lisais petit. L'Iliade et l'Odyssée, etc, etc...
Ici l'enlèvement d'Europe par Véronèse. Je l'ai vu pour de vrai, il est bien plus beau que ça.

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Commentaires
O
Josep BORRELL, Président du Parlement européen, Espagne<br /> « Ne donnez pas un coup de pied au Gouvernement sur les fesses de l'Europe, et de tous les autres Européens » « La constitution est un cadre. C'est à nous de peindre dans ce cadre avec nos couleurs ».<br /> <br /> Elio DI RUPO, Président du Parti Socialiste, Belgique<br /> « Je m'adresse à ces gens de gauche qui hésitent. Je comprends leur désarroi. Là où il y a un mensonge c'est de faire croire que la constitution aurait un rapport avec la dérive libérale. La constitution c'est une boite à outil et tout dépendra des maçons. C'est en gagnant les élections futures que nous ferons l'Europe que nous voulons ».<br /> <br /> 1/ Penser à voter OUI au référendum du 29 Mai !<br /> 2/ Penser à voter à GAUCHE aux présidentielles de 2007 !
J
En dehors de la partie III, qui n'a pas sa place dans un traité, je voterai Non pour 2 raisons :<br /> <br /> -la seule instance démocratiquement élue, le parlement, n'a pas la possibilité de proposer des lois, et son droit à l'amendement est très limité<br /> <br /> -la partie II (la charte) ne crée pas d'obligations nouvelles (article II-111).<br /> <br /> <br /> Je vous invite à chercher les 2 articles où le mot "guerre" apparaît. C'est consternant que des politiques aient pû rédiger ça.
L
> Brio et Nounou.<br /> Euh, pas sûr. Par nature ça devrait l'être, mais dans les faits l'UE a surtout permis la consolidation d'industries européennes, l'abandon ou la restructuration à la hache de branches entières (sidérurgie, mines, textile, construction navale, la PAC) au profit de quelques acteurs privilégiés.<br /> Le coût social a été supporté par chaque état membre. On aurait pu espérer par exemple un vrai programme européen d'accès continu à la formation professionnelle (le business se plaignant de ne pas avoir de personnel formé aux jobs de demain en quantité suffisante). Ca n'a été que la gestion au petit pied de la paupérisation.<br /> <br /> En la matière, on retrouve en effet les comportements de la théorie des jeux, dont l'effet tend à appauvrir par le choix du "moins faisant mieux je me porte" en quelque sorte.<br /> <br /> Et là, c'est au politique de reprendre la main, et d'imposer des règles du jeu avec des ambitions à long terme.<br /> C'est ce que permet (peut être) d'espérer des institutions créées par le TCE, pour autant que nous ayons nos élus nationaux et européens à l'oeil.<br /> <br /> C'est pour cela que je parlais du devoir d'être informé plus en amont des objectifs concrets et quotidiens de l'UE.<br /> Par exemple, les journaux télé parlent des projets de loi discutés à l'Assemblée Nationale. Ce devrait être pareil et au moins aussi fréquent avec le Parlement Européen.
N
Juste une petite remarque vis-à-vis de l'isolement de la France en cas d'une victoire du "non".<br /> <br /> Actuellement 9 pays ont ratifié ce traité. Il reste donc 16 pays qui n'ont pas encore décidé. Il faut que 20 pays ratifient pour que le traité soit viable.<br /> <br /> Le fait que la France, pays fondateur, etc soit contre le traité risque quand même d'influencer les ratifications des autres pays, non? Au pif, ceux qui déjà ne voulaient pas être dans la zone euro? ceux qui sont des états fortement sociaux?<br /> <br /> La règle du compromis auquel fait allusion Ali Baba me fait terriblement penser à mes cours d'économie à la fac sur la théorie des jeux. En gros, ton comportement est basé sur ce que tu imagines que les autres joueurs vont jouer. On peut arriver à des situations terriblement absurdes, genre un couple va au cinéma, alors que personne ne voulait voir le film mais que les deux se sont imaginés que ça ferait plaisir à l'autre...<br /> <br /> Personnellement, je ne pourrais pas voter en me disant "si la France dit non ce sera le chaos" ou "si la France dit non on va renégocier un nouveau traité super chouette". Je ne suis pas Madame Irma!
B
ci-dessus, lire "Le projet européen a *toujours* et par nature été" et non était.
L a V i t a N u d a
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