Grincements Caustiques
J’ai lu cet article rigolo hier sur la presse locale alternative.
Cette presse, indépendante par esprit et par obligation (sa diffusion risque peu d’attirer les annonceurs et la pub, à la rigueur des sympathisants) a paraît il le don d’énerver les élus, notables et micros pouvoirs locaux dont elle ne se prive pas de mettre en valeur les comportements.
Si nos politiciens nationaux sont habitués à être sous les lumières des médias, et s’ils savent en jouer autant que les mêmes médias jouent également avec eux, à l’échelon local, il en est tout autrement.
Il suffit d’avoir vécu dans une commune de dimension raisonnable (ou à Paris d’avoir rencontré des élus d’arrondissement ou des personnages s’y considérant importants) pour y retrouver tous les délices dignes d’un Don Camillo. Sauf que les pseudos Fernandel n’y sont pas toujours aussi drôles.
Alors forcément, quand des petits rigolos (parfois en provenance de la presse régionale officielle) se mettent à distribuer des journaux Charlie Hebdoesques, à mettre en valeur les comportements de sous-chefs, les petits arrangements entre gens de bonne compagnie, ou tout simplement à se moquer du monde… Ca ne se passe pas toujours bien.
Nos notables locaux ont la gâchette juridique facile !
Et vas y que je te dégaine un code civil dès qu’on ne les brosse plus dans le sens du poil, dès qu’on conteste leurs hauts mérites et contributions, voire même qu’on remarque qu’ils ne sont pas toujours aussi désintéressés qu’ils le prétendent.
Les procès pour diffamation tombent sur ces journaux, dès qu’on souffle un peu trop sur les mises en pli de ces messieurs dames. La plupart du temps, les plaignants sont déboutés, mais l’arme juridique s’avère efficace malgré tout.
Même si ces journaux s’appuient souvent sur des faits en plus de leur ton satirique, et que la diffamation s’avère souvent infondée les procès sont coûteux. Et ces journaux tournent avec des trésoreries et des investissements légers.
Les outils de conception d’un journal sont plus accessibles, ce qui a eu le mérite de permettre l’émergence de cette presse là (un peu à l’image des blogs également). Mais la légèreté de leurs structures les rend fragiles également.
En tout cas, la naissance de ces poils à gratter régionaux fait un peu de bien, et donne de l’air à toute une expression qui ne veut pas se tenir en permanence dans le politiquement correct, voire la complaisance.
Après 20 ans de politique de décentralisation, de transfert de responsabilités, de moyens de financement (mais aussi de charges) du national vers le régional, c’est pas un mal que des citoyens portent un regard impertinent sur les pseudos miracles économiques régionaux qui ont parfois plus fait le bonheur de quelques uns que l’amélioration de l’intérêt général. Ou qu'ils démontent les argumentaires et discours abscons des barons politiques ou économiques de leur région.
Je vous ai mis quelques sites qui relaient ces journaux. Vous verrez, ça vous changera de la lettre de communication de votre maire ou de votre député ! Si vous en connaissez d’autres, n’hésitez pas à les faire connaître en commentaire.
Quelques sites à visiter :
Région Montpellier : la glorieuse
Région Marseille : le ravi
Région Amiens : fakir
Région Wissembourg - Alsace : pumpernickel
Région Toulouse : satiricon